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résultats sur Google. Pas vraiment dans l’ombre Irène Frachon… En deux ans, la petite médecin brestoise a
réussi à conquérir la toile et les médias, -malgré elle, selon elle-, les
plateaux de télévision et de radio, les maisons d’édition, les salles de
spectacles diverses et variées. Elle a eu son heure de gloire après la parution
de son livre Mediator 150 mg, combien de
morts ?, d’abord censuré puis autorisé à la vente. Après avoir
rencontré, par hasard (!), le député Bapt, l’avocat François Honnorat qui
l’aide à écrire son livre, puis Charles Joseph-Oudin qui va défendre les
victimes du Mediator.
La
très protestante Irène Frachon, qui expose avec prosélytisme sa croix
huguenote, devient peu à peu une « lanceur d’alerte » dans l’affaire
Servier. La défense du pauvre et du malade devient sa croisade. On la surnomme
Jeanne d’Arc, Mère Courage, elle reçoit
le prix de la femme la plus combative, toute empreinte de pathos, la main sur
le cœur. On la compare à Erin Brockovich, partant seule avec ses petits moyens
à l’assaut des laboratoires pharmaceutiques, et, en premier lieu, de
Servier. Elle multiplie les conférences
pour expliquer son combat. On la dit courageuse et obstinée. Elle dénonce la
faillite du système de santé, la puissance des lobbys. Tout cela, presque par
hasard…
En
recherchant un peu sur internet et en particulier dans les revues scientifiques,
chacun pourrait s’étonner de la très grande prudence d’Irène Frachon quand au
nombre de victimes « potentielles » du Mediator. Néanmoins, en
trouvant des soutiens « presque » désintéressés et
« presque » spontanés, en premier lieu celui du député Bapt, dont nous avions déjà
dressé ici le portrait et montré les conflits d’intérêt, Irène Frachon s’est
trouvée entrainée dans une spirale médiatique sans précédent. Il est vrai qu’en
France, nous aimons bien les combats d’arrière garde, les résistances, les
David contre Goliath, même au mépris de la logique industrielle ou
scientifique. La réaction d’Irène Frachon à l’issue du renvoi du procès fin
2012, est assez significative de sa personnalité. Entre dénigrement et
provocation, Irène Frachon prend (enfin) conscience que son combat n’est
peut-être pas aussi simple, limpide et évident.
Irène
Frachon, et tous ceux qui la soutiennent aveuglément, sont « victimes »
d’une procédure d’engagement. Ce principe largement abordé en psychologie
peut se résumer simplement : à force d’entendre dire que vous êtes quelqu’un
de bien, il est impossible pour vous de revenir en arrière, en dépit de toute
réflexion pragmatique et rationnelle. Il
est aujourd’hui impossible pour Irène Frachon de commencer à exprimer un début
de doute sur les effets du Mediator, en dépit de toutes les études
scientifiques. Il est impossible aux avocats des victimes du Mediator,
d’admettre que la juge Prévost-Desprez ne leur ait pas donné raison d’emblée.
Les journalistes du Figaro ou de Libération qui ont suivi les pas d’Irène
Frachon, ne peuvent aujourd’hui se déjuger. Les présumées victimes du Mediator
commencent à douter de la justesse du combat. Tous sont coincés par leur
aveuglement et le refus implicite de se déjuger. Naturellement, chacun comprend
mieux à la lumière de ce phénomène, les réactions disproportionnées :
remise en cause de la Justice, demande de révocation de la juge, développement
de la thèse d’un complot, implication du monde politique, extension de la
guerre contre Servier à tous ses autres médicaments… C‘est un déferlement de
pathos et tous les stratagèmes sont bons pour essayer de sauver la face. Rien,
aujourd’hui, ne préjuge de l’issue de cette affaire, mais tout ce bruit
démontre une fois de plus qu’il faut réfléchir à deux fois avant de se lancer
contre les moulins à vent.
Irène
Frachon est donc comme Jeanne d’Arc. Finira-t-elle comme elle sur le bucher des
vanités ? Ce serait politikement inkorrekt…
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